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Thèmes du Journal - Art, littérature

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« Toute littérature possède deux sens, deux racines : elle naît, certes de la pure contemplation de l’artiste, de son inclination désintéressée pour l’art ; mais elle est également le conflit personnel de l’écrivain avec le monde, l’instrument même de son combat pour une autonomie de l’esprit. La littérature est une chose qui mûrit dans la solitude : création pour la création. En même temps, un fait social qui s’impose au monde. […]
C’est seulement en le considérant dans ses deux dimensions particulières : comme artiste désintéressé et comme homme combattant pour s’affirmer entre les hommes, que nous aurons un tableau complet de l’acte créateur. »
Journal, 1955
« Je veux créer un art bien à moi, et cet art demande un sang noble et ardent : art et révolte sont presque équivalents. Je suis révolutionnaire parce que artiste, et dans la mesure même où je le suis, tout ce processus millénaire, qu’émaillent les plus grands noms - Rabelais ou Montaigne, Lautréamont ou Cervantès -, ne fut jamais qu’un incessant et brûlant appel à la révolte, proféré parfois à voix basse et parfois montant jusqu’à la clameur d’un cri. »
Journal, 1956
« L’art est aristocratique jusqu’à la moelle des os ; c’est un prince de sang. Il est négation de l’égalité, culte de la supériorité. Il est affaire de talent et même de génie, c’est-à-dire de suprématie, d’éminence, d’exceptionnalité. Il est aussi hiérarchie sévère des valeurs, intransigeance à l’égard de l’ordinaire, sélection et perfectionnement de ce qui est rare, irremplaçable. Enfin, il est culture de la personnalité, de l’originalité, de l’individualité. »
Journal, 1960
« L’art est « la chose la plus personnelle qui soit », « la propriété la plus privée qu’on puisse imaginer », puisque l’art c’est la personnalité, le « moi »… Essayez, vous les partisans des combinats et des kolkhozes, de dire à Chopin que sa sonate en si mineur n’est pas à lui. Ou qu’il ne s’identifie pas avec sa sonate en si mineur de la façon la plus absolue, la plus farouche. Oh, je m’imagine le diablotin de l’art, toujours dansant , séduisant, amoureux, avec son goût pour les folies, la supériorité et tous les luxes, sa réticence à se laisser dompter, saisir, définir. »
Journal, 1961