Bruno Schulz : Witold Gombrowicz, le « manager de l’immaturité »
« Voilà bien longtemps déjà que nous sommes déshabitués de phénomènes aussi bouleversants, d’explosions idéologiques d’une envergure telle que le roman de Witold Gombrowicz, “Ferdydurke”. Nous nous trouvons ici en présence d’une manifestation exceptionnelle d’un talent d’écrivain, d’une forme et d’une méthode romanesques neuves et révolutionnaires, et en fin de compte d’une découverte fondamentale : l’annexion d’un nouveau domaine de phénomènes spirituels, domaine jusqu’alors livré à l’abandon, que nul ne s’était approprié, et où s’ébattaient en toute indécence, la plaisanterie irresponsable, le calembour et l’absurdité. »
Bruno Schulz, Ferdydurke |
Dessin de Bruno Schulz pour la première édition de "Ferdydurke", 1937.
Bruno Schulz : Witold Gombrowicz, le « démonologue de la culture » et le « chasseur acharné des mensonges culturels »
« Gombrowicz montre que lorsque nous ne sommes pas mûrs –mais de pauvres types, des minables se débattant dans les bas-fonds du concret pour tenter de nous exprimer - et que c’est à notre bassesse que nous avons affaire, nous sommes bien plus près de la vérité que lorsque nous sommes nobles, sublimes, mûrs et définitifs. [...]
Toutes les formes de l’homme, ses gestes et ses masques ont recouvert l’humain, ont absorbé les déchets d’une misérable mais concrète et seule véritable condition humaine ; et Gombrowicz les revendique, les reprend à son compte, les rappelle d’un long exil, d’une antique diaspora. » Bruno Schulz, Ferdydurke |
Milan Kundera :
«Je tiens “Ferdydurke” pour un des trois ou quatre plus grands romans écrits après la mort de Proust. »
Milan Kundera, « Gombrowicz malgré tous », Le Nouvel Observateur, 8 mars 1990 |
Adaptation de Janusz Oprynski, Teatr Prowizorium, Lublin, 1998.
John Updike :
«Un maître du burlesque visuel, un fin connaisseur du chantage psychologique, Gombrowicz est parmi les plus profonds des modernes, avec une touche particulièrement légère. “Ferdydurke”, parmi ses charmes centrifuges, comprend l’une des satires les plus vraies et les plus drôles qui aient jamais été imprimées. »
John Updike, dos de couverture de l’édition américaine de Ferdydurke, Yale, 2000 |
Susan Sontag :
«Extravagant, brillant, dérangeant, brave, drôle, merveilleux… Que vive sa sublime moquerie !. »
Susan Sontag, préface de l’édition américaine de Ferdydurke, Yale, 2000 |