« L’aristocratie c’est l’aristocratie. Remarquez, je ne vaux pas mieux que mes valets, et même, who knows, je vaux peut-être moins. Ce n’est un secret pour personne que je suis un triste sot, un fainéant, un ignorant, un niais glouton et borné doublé d’un emmerdeur. »
Décédé en juillet 1969, Witold Gombrowicz n’a pas connu le succès d’Opérette : la première mise en scène de la pièce a eu lieu en Italie, à L’Aquila, au Teatro Stabile dans la mise en scène d’ Antonio Calenda trois mois après la mort de l’écrivain.
En 1970, la pièce a connu trois mises en scène.
La première, en janvier, de Jacques Rosner au Théâtre de Chaillot à Paris, fut un vrai triomphe.
Les deux autres mises en scène de cette année furent : celle de la suédoise Eva Sköld à Malmö et aussi celle, en serbo-croate, de Vlado Jablan au théâtre Norodno Pozoriste de Sarajevo.
Jorge Lavelli a présenté sa version d’Opérette d’abord en 1971 au Shauspielhaus de Bochum, en Allemagne. Ensuite, il monta la pièce en 1989 à Paris, au Théâtre de la Colline, à l’occasion du vingtième anniversaire de la mort de Witold Gombrowicz.
Les années 1970 apportèrent de nouvelles mises en scène d’Opérette : en 1972 B. Jerkovic a monté la pièce à Belgrade et Ernst Schröder à Berlin-Ouest.
En Pologne, la première d’Opérette eut lieu à Łódź, dans une mise en scène de Kazimierz Dejmek, en avril 1975. Ce spectacle souvent repris et modifié par Dejmek en Pologne et à l’étranger, pendant plus de dix ans, est devenu un spectacle culte dans l’histoire du théâtre polonais.
Avec Le Mariage, mis en scène par Jerzy Jarocki un an auparavant, cette Opérette de Kazimierz Dejmek a marqué le retour de Gombrowicz sur les scènes polonaises après dix-huit ans d’interdiction.
Witold Gombrowicz considérait son œuvre comme une parodie de la forme d’opérette. Il ne voulait pas y joindre une partition musicale définitive, comme le lui avait proposé le compositeur italien Luciano Berio.
Il a laissé aux metteurs en scène la liberté de choisir la musique qu’ils souhaiteraient.
Beaucoup de compositeurs contemporains ont créé des musiques originales pour la pièce : Fiorenzo Capri et Luigi Proietti (Italie, 1969), Karel Trow (Paris, 1970), Hans Martin Majewski (Bochum, 1971), Tomasz Kiesewetter (Łódź, 1975), Zygmunt Krauze (Paris, 1989), etc.
En 1996, le réalisateur français Nicolas Philibert s’est inspiré de la pièce pour son documentaire La moindre des choses. Ce film montre le travail que les patients d’un hôpital psychiatrique de La Borde avaient fait sur l’Opérette de Witold Gombrowicz.