Mots-clés : Eglise interhumaine
L’individu est dépendant de ce qui se crée « entre » les hommes et il n’est pour lui d’autre divinité que celle qui naît des hommes.
Telle est justement cette „église terrestre” qu’Henri découvre en songe. Les humains s’y unissent en certaines formes de Douleur, d’Effroi, de Ridicule ou de Mystère, en des mélodies et rythmes imprévus, en des relations et situations absurdes : se soumettant à cela, ils sont créés par ce qu’ils ont créé eux-mêmes. Dans cette église terrestre l’esprit humain adore l’esprit inter-humain. Henri élève son père à la dignité de roi afin d’en recevoir le sacrement de mariage, après quoi il se proclame roi à son tour et veut se conférer à lui-même le sacrement. Dans ce dessein, il s’efforce de contraindre ses sujets à le gonfler de divinité : il désire devenir son propre Dieu. Mais tout cela s’accomplit à travers la Forme : en s’unissant entre eux, les hommes s’imposent mutuellement telle ou telle manière d’être, de parler, d’agir... Chacun déforme les autres tout en étant déformé par eux. Commentaire au Mariage de Witold Gombrowicz |