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Jelenski : Léon

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Jelenski : Léon


Costantin Jelenski : témoignage dans Gombrowicz en Europe (1963-1968) de Rita Gombrowicz, éd. Denoël, Paris, 1988.

Extrait :


Le double s’appelle en allemand « Doppelganger », c’est-à-dire celui qui marche à côté, qui « double » la marche de quelqu’un. Et c’est Gonzalo qui souffle les idées clefs du Trans-Atlantique. Dans Cosmos, le double apparent est Fuchs mais, en réalité, le vrai double, c’est Léon qui est une vision complètement dégradée de Witold. Il s’est représenté sous la forme d’un petit employé ordinaire, vulgaire, d’origine petite-bourgeoise. C’est le personnage qui me fascine le plus dans toute l’œuvre de Gombrowicz. Un personnage immense : c’est petit gros, maigre et vilain, avec son pince-nez, en train de fabriquer et de mâchonner des petites boulettes de pain… Et puis cette description du plaisir de manger des bonbons, c’est fou ! Et puis l’extrême intelligence de Léon, cette espèce de génie qui comprend tout, et d’abord la bêtise de la banalité. Son mépris des autres est terrible. Mais Léon est protégé par cette forteresse du retraité gâteux qui célèbre ses curieuses cérémonies. Et en même temps, c’est un démiurge. Un Prospero noir et dégradé. Cosmos est aussi un livre shakespearien.