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« Courez après moi si vous voulez. Je m’enfuis la gueule entre les mains. »

Ferdydurke, premier roman de Witold Gombrowicz, est son œuvre fondamentale, considérée comme un classique du XXe siècle.

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Affiche de Mieczysław Górowski.


« Mon écriture est fondée sur des modèles traditionnels. En un sens, "Ferdydurke" est une parodie du conte philosophique dans le style voltairien. »
Testament. Entretiens avec Dominique de Roux


Ferdydurke est né de la blessure ressentie par Witold Gombrowicz en lisant certaines critiques de son premier livre Mémoires du temps de l’immaturité. Traité d’« immature », Gombrowicz voulut d’abord écrire un pamphlet contre les critiques et les « tantes culturelles ».
Mais emporté par son sujet, Witold Gombrowicz en fit un règlement de compte général avec la culture et avec le monde. Et lui-même devint « le chantre de l’immaturité et de la Forme tout au moins dans sa relation avec l’immaturité ».

« L’homme dépend très étroitement de son reflet dans l’âme d’autrui, cette âme fût-elle celle d’un de crétin. »

C’est dans Ferdydurke qu’on trouve pour la première fois les thèmes qui resteront au centre de l’œuvre de Witold Gombrowicz tels que l’Immaturité, l’Infériorité / la Supériorité ou la Forme.
Certaines expressions et néologismes de Ferdydurke sont passés dans le langage courant ; « cucul » et « gueule », « viol par les oreilles », « compote » ou « tantes culturelles » ont pris une signification particulière et fonctionnent comme des références en langue polonaise.

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L’affiche de Wiesław Walkuski pour le troisième Festival Gombrowicz de Radom, Pologne, 1997.


« Comment décrire cet homme ferdydurkien ? Créé par la forme, il est créé de l’extérieur, autant dire inauthentique, déformé. Etre un homme, cela veut dire ne jamais être soi-même.
Il est aussi un producteur constant de la forme : il sécrète la forme infatigablement, comme l’abeille sécrète le miel. »
Préface de Gombrowicz à l’édition française de La Pornographie, 1962
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Dessin de Vladimiro Elvieri.


Ferdydurke, publié pour la première fois en octobre 1937 aux éditions Rój de Varsovie, porte un achevé d’imprimer de 1938.
On doit la couverture et les illustrations de cette première édition à Bruno Schulz, ardent défenseur du livre et auteur déjà connu des Boutiques de cannelle.
Le roman comporte deux « interludes » écrits et publiés plus tôt : Phildor, doublé d’enfant et Philibert, doublé d’enfant. Witold Gombrowicz les a aussi insérés en 1957 comme des contes indépendants, dans son recueil Bakakaï en 1957.

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Bruno Schulz, autoportrait. Ses deux dessins pour la première édition de "Ferdydurke"


Ferdydurke ne réapparut en Pologne que vingt ans plus tard, en 1957, à la suite d’une libéralisation passagère du régime communiste.
Le livre eut un tel succès - plus de 10 000 exemplaires vendus - qu’il fut de nouveau interdit l’année suivante.
Il resta interdit jusqu’en 1986, date à laquelle il fut réédité aux éditions Wydawnictwo Literackie de Cracovie.
Dans les années 1990, Ferdydurke, considéré comme un classique de la prose polonaise, est entré dans le programme scolaire et est devenu une lecture obligatoire.

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"Ferdydurke" en espagnol dans la "Biblioteca Gombrowicz" des éditions Seix Barral, avec une préface d’Ernesto Sabato. Dessin de Roland Topor.


En 1947, Ferdydurke fut traduit en espagnol (première traduction étrangère) et publié aux éditions Argos de Buenos Aires.
Cette traduction avait été écrite dans des conditions parfois burlesques au café Rex de Buenos Aires avec un groupe de jeunes partenaires aux échecs, sans dictionnaire polonais/espagnol, avec Witold Gombrowicz lui-même et sous la houlette de deux écrivains cubains Virgilio Piñera et Humberto Rodriguez Tomeu.

« Ce n’était pas un visage devenu gueule, mais une gueule qui n’avait jamais atteint à la dignité d’un visage, une gueule comme une jambe ! »

Witold Gombrowicz s’est inspiré de cette version espagnole pour la traduction française qu’il fit lui-même avec la collaboration de Roland Martin, un jeune Français de Buenos Aires. Ils signèrent le roman du pseudonyme de Brone (Julliard, 1958, collection Les Lettres nouvelles). C’est ensuite cette traduction française qui fut utilisée, avec l’accord de l’auteur, pour plusieurs autres traductions.

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Traduction française de Georges Sédir aux éditions Christian Bourgois, tableau de Józef Czapski. Traduction coréenne aux éditions Minmusa, illustrée d’un tableau de Balthus.


La deuxième traduction française, par Georges Sédir, établie à partir de l’édition polonaise de 1957, a été publiée pour la première fois en 1973.

« Cette lecture peut se révéler tout à fait indigeste pour ceux qui attribuent une certaine importance à leur personne, à leurs convictions et à leurs croyances, pour un peintre « croyant », pour un scientifique « croyant » ou un idéologue « croyant ». Les lecteurs occidentaux de “Ferdydurke” se divisent en : a) frivoles, qui s’amusent sans se soucier de rien d’autre, b) graves, c) graves et offensés. »
Testament. Entretiens avec Dominique de Roux
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Une des nombreuses éditions polonaises, Wydawnictwo Literackie, 2004. Avec l’analyse des professeurs Jerzy Jarzębski et Andrzej Zawadzki.